Le Rit Primordial de France représente la Maçonnerie originelle, apparue à Londres dans les premières années de la Grande Loge des Modernes de 1717, et qui trouva en France sa pétulante vitalité, sa large ouverture d'esprit et son aspiration à une réelle fraternité, en cultivant l'art d'unir sans contraindre et dans le respect des cultures et des sensibilités. La Maçonnerie française se sépara rapidement d'une Maçonnerie anglaise se voulant bientôt paradigme conservateur de la morale et du droit, association distinguée assemblant une élite s'affirmant dépositaire naturel de la vérité, puis autorité internationale chargée du formatage ou de l'exclusion.En France, au siècle des Lumières, la Maçonnerie accueillit la femme en tant que Sœur, et apporta à tous ceux qui l'approchèrent, des armes dans leur combat contre la médiocrité et l'intégrisme, une culture de l'émotion, chemin de l'intellection individuelle et l'ouverture vers une conscience universelle. Ses grades de Sagesse ne présentent pas une Parole perdue, mais une Vérité volontairement brisée et conservée au fond de son cœur, jusqu'au moment où une Parole triomphante et authentique, parce que personnelle, redonne tout son sens à la Tradition, en faisant triompher l'Esprit sur la Loi.
Un message inachevé, ensuite banni par l'Empire et la Restauration, que reprennent quatre auteurs contemporains, en y ajoutant ce que le Brésil et la Hollande ont pu apporter à leur tour, selon l'appel lancé par Roëttiers de Montaleau à poursuivre une œuvre qui ne doit pas s'éteindre, mais rester un Centre d'Union et une éternelle préoccupation. À travers plusieurs postfaces, les acteurs de la renaissance du Rit Primordial de France, comme des dignitaires de bon nombre d'obédiences, fédérations ou juridictions porteuses de ces valeurs, expriment leur ressenti et la manière dont chacun peut trouver dans la Maçonnerie française un moyen d'adresser un message à l'éternité, non de se retrancher derrière un "maçonniquement correct" très peu initiatique.